. La revue Clef ( Mars 2015 )
Plus de deux cents hôpitaux américains et des facultés de médecine aussi prestigieuses que Stanford, Duke ou Harvard pratiquent et enseignent les exercices de méditation préconisés par le Dr Jon Kabat-Zinn pour réduire le stress des traitements et les souffrances des malades. ITW La méditation selon le Dr Jon Kabat -Zinn
Souvent sollicitée pour ses vertus thérapeutiques liées au stress, la méditation pleine conscience ne cesse de fasciner le monde scientifique. Mais cette pratique fonctionne-t-elle réellement ? Une équipe de chercheurs de l’université Carnegie Mellon aux États-Unis aurait démontré que la méditation augmente des connectivités dans le cortex préfrontal et diminue le taux d’interleukine 6, connue comme le biomarqueur de l’inflammation.
Étape fondamentale du bouddhisme, la méditation pleine conscience a été importée aux États-Unis dans les années 50 où elle a trouvé plusieurs applications en psychologie et en thérapie comportementale. Vantée pour ses bienfaits contre le stress et la dépression, cette pratique consiste à se focaliser sur le moment présent et à analyser les sensations ressenties. Comment cela fonctionne-t-il ?
Pour y répondre, David Creswell, co-auteur de la publication, et son équipe de chercheurs ont mené une étude auprès de 35 personnes en recherche d’emploi avec un niveau de stress élevé. Les volontaires ont été séparés en deux groupes : une partie a suivi un entraînement à la méditation pleine conscience pendant trois jours, tandis que l’autre n’a pratiqué que de la relaxation classique. Les 35 personnes ont été soumises à un scanner cérébral au repos, 5 minutes avant et après l’entraînement. Des prélèvements sanguins ont également été effectués avant le programme puis quatre mois après.
Un changement structurel cérébral
Bien que la cohorte semble de petite taille, les résultats obtenus sont intéressants. La méditation pleine conscience semble avoir des effets sur la structure du cerveau. En effet, les scanners effectués chez les personnes ayant pratiqué la méditation pleine conscience révèlent une augmentation des connectivités dans le cortex préfrontal dorso-latéral. Cette zone est connue pour être impliquée dans l’attention et les fonctions exécutives, qui contrôlent le comportement. Le groupe de relaxation ne présente pas ces changements.
Par ailleurs, les tests sanguins montrent une réduction du taux d’interleukine-6, un biomarqueur de l’inflammation, chez les méditants. Ces résultats confirment donc le rôle que joue la méditation pleine conscience dans la capacité du cerveau à réorganiser les réseaux neuronaux. « Nous pensons que ces changements au niveau cérébral fournissent un marqueur neurobiologique d’un meilleur contrôle exécutif et d’une meilleure résistance au stress, de telle manière que la méditation pleine conscience améliore la capacité du cerveau à nous aider à gérer ce stress », estime David Creswell.
La méditation pleine conscience semble donc faire autant de bien au corps qu’à l’esprit. Et comme le disait le célèbre violoniste et chef d’orchestre Yehudi Menuhin, « Il n’est pas nécessaire de méditer au nom de Jésus, de Bouddha ou de qui que ce soit. Il suffit de méditer, tout simplement. Méditer. » De quoi enfin tous nous motiver.
Méditer n’est définitivement plus une activité réservée aux hippies et aux hipsters. Tout le monde s’y met. Et chaque jour un peu plus…
En août, ils ont dû refuser plusieurs centaines de personnes, la ferme urbaine perchée sur un toit-terrasse de Brooklyn étant pleine à craquer. En septembre, la rencontre était organisée sur un bateau amarré sur l’Hudson, il a fallu encore frustrer quelque 700 personnes inscrites sur liste d’attente pour que l’embarcation ne coule pas. Même embrasement début décembre dans l’auditorium de la New York Society for Ethical Culture. Le Big Quiet, un happening en silence et en tailleur, n’a pas un an, mais chacune de ses manifestations affiche complet. La méditation est en train de conquérir l’Ouest.
En février 2015, le magazine Time consacrait sa une à cette discipline introspective en la présentant comme une vraie révolution. Un an plus tard, c’est un raz de marée, « une lame de fond« , confirme Sylvie Chabas qui mène des méditations de pleine conscience (ou Mindfulness) au centre Qee à Paris.
Docteur en biologie moléculaire et professeur de médecine, Jon KABAT-ZINN est le fondateur du programme MBSR ( réduction du stress basé sur la méditation de Pleine Conscience ) dont il est l’expert international suite à ses 35 années de recherche.
Dans cette conférence qu’il a donnée au Théâtre des Folies Bergères (Paris 09) le 29 avril 2015, il dévoile les bienfaits de la méditation dans le domaine de la santé, des neurosciences et son pouvoir de guérison et de transformation.
Conférence co-organisée par le magazine Psychologies et l’ADM ( Association pour le développement de la Mindfulness ) .