Jon Kabat-Zinn, fondateur de la clinique de réduction du stress et du Center for mindfulness in medicine, health care, and society (University of Massachusetts medical school) , a animé une conférence intitulée « Méditation et médecine du corps-esprit : quels effets en santé publique et dans la société » ( 9 nov 2016, à la Faculté de médecine de Strasbourg)
Echanges en anglais, traduits en français en direct par Jean Gérard Bloch, médecin rhumatologue, à l’origine du diplôme universitaire « Médecine, méditation et neurosciences »
D’autres conférences à visionner en lien avec la méditation de pleine conscience sur le site de l’ADM -Association pour le développement de la Mindfulness
La méditation de pleine conscience, nouvel eldorado des scientifiques.
Documentaire ARTE ( 2017 )
Réalisation Benoit Laborde
Psychiatres, neurologues et biologistes moléculaires s’intéressent de plus en plus aux effets bénéfiques de la méditation sur le fonctionnement du cerveau et de l’organisme. Leurs découvertes récentes ont permis de faire entrer des techniques de méditation dans les hôpitaux, aux Etats-Unis et en Europe, où elles sont utilisées, en accompagnement thérapeutique, pour réduire, notamment, les douleurs chroniques et le stress lié à de nombreuses pathologies. Véritable gymnastique cérébrale, la méditation réduirait les effets toxiques engendrés par les hormones du stress et aurait ainsi une action bénéfique sur les inflammations chroniques, les défenses immunitaires ou la dégradation des cellules.
La méditation serait associée à une amélioration des capacités cognitives, principalement l’attention et les fonctions exécutives, mais aussi la mémoire, qui sont les fonctions les plus sensibles à l’âge.
AVIS D’EXPERT – Un entraînement mental à la régulation du stress et des émotions permettrait d’améliorer la santé mentale des seniors, soutient Gaël Chételat, directrice de recherche Inserm.
La question du bien vieillir occupe une place grandissante dans notre société. Ainsi, le nombre de personnes âgées de plus de 65 ans en Europe devrait passer de 86 millions (18 % de la population) en 2005 à environ 120 millions (24 %) en 2040. Comme l’incidence des problèmes de santé augmente avec l’âge, cette croissance du nombre de seniors représente un enjeu social et économique majeur pour les sociétés européennes. Par exemple, plus de 50 % des personnes âgées ont des problèmes de sommeil, 10 à 15 % sont atteintes de dépression, et 7 à 10 % développent une démence (Jané-Llopis and Gabilondo, 2008). Continuer la lecture de La méditation peut-elle contribuer au «bien vieillir» ? – Le Figaro 23/09/16→
Si vous voulez mieux comprendre ce qui se passe dans le cerveau quand nous méditons, voici une bonne synthèse dans cette vidéo ( durée 1 heure )
Conférence du Pr Guido Bondolfi, professeur de psychiatrie à la faculté de médecine de l’Université de Genève. Le son est très mauvais… mais tout est parfaitement clair.
Journée d’Etude Interdisciplinaire sur la Pleine Conscience.
Paris, 26 septembre 2010. Rencontre organisée et mise en ligne par l’association Emergences.
Souvent sollicitée pour ses vertus thérapeutiques liées au stress, la méditation pleine conscience ne cesse de fasciner le monde scientifique. Mais cette pratique fonctionne-t-elle réellement ? Une équipe de chercheurs de l’université Carnegie Mellon aux États-Unis aurait démontré que la méditation augmente des connectivités dans le cortex préfrontal et diminue le taux d’interleukine 6, connue comme le biomarqueur de l’inflammation.
Étape fondamentale du bouddhisme, la méditation pleine conscience a été importée aux États-Unis dans les années 50 où elle a trouvé plusieurs applications en psychologie et en thérapie comportementale. Vantée pour ses bienfaits contre le stress et la dépression, cette pratique consiste à se focaliser sur le moment présent et à analyser les sensations ressenties. Comment cela fonctionne-t-il ?
Pour y répondre, David Creswell, co-auteur de la publication, et son équipe de chercheurs ont mené une étude auprès de 35 personnes en recherche d’emploi avec un niveau de stress élevé. Les volontaires ont été séparés en deux groupes : une partie a suivi un entraînement à la méditation pleine conscience pendant trois jours, tandis que l’autre n’a pratiqué que de la relaxation classique. Les 35 personnes ont été soumises à un scanner cérébral au repos, 5 minutes avant et après l’entraînement. Des prélèvements sanguins ont également été effectués avant le programme puis quatre mois après.
Un changement structurel cérébral
Bien que la cohorte semble de petite taille, les résultats obtenus sont intéressants. La méditation pleine conscience semble avoir des effets sur la structure du cerveau. En effet, les scanners effectués chez les personnes ayant pratiqué la méditation pleine conscience révèlent une augmentation des connectivités dans le cortex préfrontal dorso-latéral. Cette zone est connue pour être impliquée dans l’attention et les fonctions exécutives, qui contrôlent le comportement. Le groupe de relaxation ne présente pas ces changements.
Par ailleurs, les tests sanguins montrent une réduction du taux d’interleukine-6, un biomarqueur de l’inflammation, chez les méditants. Ces résultats confirment donc le rôle que joue la méditation pleine conscience dans la capacité du cerveau à réorganiser les réseaux neuronaux. « Nous pensons que ces changements au niveau cérébral fournissent un marqueur neurobiologique d’un meilleur contrôle exécutif et d’une meilleure résistance au stress, de telle manière que la méditation pleine conscience améliore la capacité du cerveau à nous aider à gérer ce stress », estime David Creswell.
La méditation pleine conscience semble donc faire autant de bien au corps qu’à l’esprit. Et comme le disait le célèbre violoniste et chef d’orchestre Yehudi Menuhin, « Il n’est pas nécessaire de méditer au nom de Jésus, de Bouddha ou de qui que ce soit. Il suffit de méditer, tout simplement. Méditer. » De quoi enfin tous nous motiver.
Les thérapies fondées sur la « méditation de pleine conscience » ( type MBCT Mindfulness Based Cognitive Therapy ou Thérapie Cognitive basée sur la Pleine Conscience ) sont une « alternative » aussi efficace que les traitements standard avec antidépresseurs contre les rechutes dépressives, selon une étude publiée dans la revue médicaleThe Lancet. ( en anglais )
Jusqu’à maintenant, les « traitements d’entretien » par antidépresseurs au long cours constituent le traitement de référence, recommandé pour toute personne à risque de rechute. On estime qu’au moins la moitié des personnes ayant souffert de dépression en referont au moins une au cours de leur vie si elles ne suivent pas de traitement préventif. Le risque est accru dans les deux années qui suivent une dépression et chez les personnes qui ont fait plusieurs épisodes dépressifs. Continuer la lecture de Prévenir la rechute dépressive avec la méditation→
L’étude en question consistait à enregistrer l’activité électrique du cerveau de sujets en bonne santé avant et après un entraînement à la méditation de pleine conscience, lequel se présentait sous la forme d’un programme de réduction du stress MBSR mis au point par Jon Kabat-Zinn.
Un premier enregistrement électroencéphalographique fut effectué juste avant le début du programme-c’est à dire au bout de huit semaines d’entraînement à la pleine conscience – et un troisième quatre mois plus tard. Les résultats obtenus furent sans équivoque : comparés aux sujets d’un groupe contrôle qui n’avait pas suivi l’entraînement MBSR, les individus ayant pratiqué la pleine conscience affichaient une augmentation significative de l’activation de leur cortex préfrontal gauche, au repos et dans des situations stressantes .
Cette augmentation était associée à une amélioration de l’humeur globale, à une diminution du niveau d’anxiété, à une plus grande capacité à rester positif dans des circonstances négatives , à une facilité accrue à trouver des solutions aux conflits et aux difficultés, à un plus grand dynamisme et à un meilleur engagement dans le travail. Et fait remarquable, tous ces changements ont persisté jusqu’à à la fin de l’étude , c’est à dire quatre mois après l’arrêt de l’entraînement à la pleine conscience.De plus, Davidson et Kabat-Zinn ont observé, chez les individus entraînés à la MBSR, une corrélation étroite entre l’accroissement de l’activité du cortex préfrontal gauche et l’augmentation de la production d’anticorps par le système immunitaire . En conclusion , cette étude montre que l’entraînement à la pleine conscience accroît les défenses de l’organisme et joue un rôle régulateur de première importance au niveau des mécanismes psycho-corporels impliqués dans le développement des maladies et la préservation de la bonne santé.
Extrait de l’ouvrage de Thierry Janssen / Le défi positif
Une étude avance que la méditation interviendrait sur notre longévité du simple fait qu’elle active la sécrétion d’une enzyme, la télomérase.
Cette étude a été menée par Elizabeth Blackburn, biologiste moléculaire américaine et son équipe de l’Université de Californie. La chercheuse s’est dores et déjà distinguée dans le milieu scientifique pour avoir découvert cette fameuse enzyme, la télomérase, jouant un rôle crucial dans la protection des télomères, ces capuchons protecteurs de nos chromosomes et cette avancée scientifique lui a valu le prix Nobel de médecine en 2009.
Puis, comme de nombreux chercheurs aujourd’hui aux Etats -Unis, elle a poursuivi ses recherches en direction de la méditation et a publié en 2010 une étude qui a fait grand bruit parmi les chercheurs qui travaillent sur la question du viellissement cellulaire : la méditation, pratiquée de façon intensive et sur trois mois ( le groupe témoin étant des participants à une retraite de méditation, le groupe contrôle étant des participants en liste d’attente pour effectuer cette retraite ) augmenterait de façon significative la sécrétion de la télomérase, ralentissant considérablement le vieillissement de nos cellules.