La méditation de pleine conscience, nouvel eldorado des scientifiques.
Documentaire ARTE ( 2017 )
Réalisation Benoit Laborde
Psychiatres, neurologues et biologistes moléculaires s’intéressent de plus en plus aux effets bénéfiques de la méditation sur le fonctionnement du cerveau et de l’organisme. Leurs découvertes récentes ont permis de faire entrer des techniques de méditation dans les hôpitaux, aux Etats-Unis et en Europe, où elles sont utilisées, en accompagnement thérapeutique, pour réduire, notamment, les douleurs chroniques et le stress lié à de nombreuses pathologies. Véritable gymnastique cérébrale, la méditation réduirait les effets toxiques engendrés par les hormones du stress et aurait ainsi une action bénéfique sur les inflammations chroniques, les défenses immunitaires ou la dégradation des cellules.
La méditation serait associée à une amélioration des capacités cognitives, principalement l’attention et les fonctions exécutives, mais aussi la mémoire, qui sont les fonctions les plus sensibles à l’âge.
AVIS D’EXPERT – Un entraînement mental à la régulation du stress et des émotions permettrait d’améliorer la santé mentale des seniors, soutient Gaël Chételat, directrice de recherche Inserm.
La question du bien vieillir occupe une place grandissante dans notre société. Ainsi, le nombre de personnes âgées de plus de 65 ans en Europe devrait passer de 86 millions (18 % de la population) en 2005 à environ 120 millions (24 %) en 2040. Comme l’incidence des problèmes de santé augmente avec l’âge, cette croissance du nombre de seniors représente un enjeu social et économique majeur pour les sociétés européennes. Par exemple, plus de 50 % des personnes âgées ont des problèmes de sommeil, 10 à 15 % sont atteintes de dépression, et 7 à 10 % développent une démence (Jané-Llopis and Gabilondo, 2008). Continuer la lecture de La méditation peut-elle contribuer au «bien vieillir» ? – Le Figaro 23/09/16→
.Le Figaro -Sept 2016 : « La méditation peut-elle contribuer au « bien vieillir » ?
La méditation serait associée à une amélioration des capacités cognitives, principalement l’attention et les fonctions exécutives, mais aussi la mémoire, qui sont les fonctions les plus sensibles à l’âge.
. Le Monde -Avril 2015 Dépression : la méditation, une alternative aux antidépresseurs en cas de rechute
Les thérapies fondées sur la « méditation de pleine conscience » ( type MBCT Mindfulness Based Cognitive Therapy ou Thérapie Cognitive basée sur la Pleine Conscience ) sont une « alternative » aussi efficace que les traitements standard avec antidépresseurs contre les rechutes dépressives, selon une étude publiée dans la revue médicale The Lancet
Souvent sollicitée pour ses vertus thérapeutiques liées au stress, la méditation pleine conscience ne cesse de fasciner le monde scientifique. Mais cette pratique fonctionne-t-elle réellement ? Une équipe de chercheurs de l’université Carnegie Mellon aux États-Unis aurait démontré que la méditation augmente des connectivités dans le cortex préfrontal et diminue le taux d’interleukine 6, connue comme le biomarqueur de l’inflammation.
Étape fondamentale du bouddhisme, la méditation pleine conscience a été importée aux États-Unis dans les années 50 où elle a trouvé plusieurs applications en psychologie et en thérapie comportementale. Vantée pour ses bienfaits contre le stress et la dépression, cette pratique consiste à se focaliser sur le moment présent et à analyser les sensations ressenties. Comment cela fonctionne-t-il ?
Pour y répondre, David Creswell, co-auteur de la publication, et son équipe de chercheurs ont mené une étude auprès de 35 personnes en recherche d’emploi avec un niveau de stress élevé. Les volontaires ont été séparés en deux groupes : une partie a suivi un entraînement à la méditation pleine conscience pendant trois jours, tandis que l’autre n’a pratiqué que de la relaxation classique. Les 35 personnes ont été soumises à un scanner cérébral au repos, 5 minutes avant et après l’entraînement. Des prélèvements sanguins ont également été effectués avant le programme puis quatre mois après.
Un changement structurel cérébral
Bien que la cohorte semble de petite taille, les résultats obtenus sont intéressants. La méditation pleine conscience semble avoir des effets sur la structure du cerveau. En effet, les scanners effectués chez les personnes ayant pratiqué la méditation pleine conscience révèlent une augmentation des connectivités dans le cortex préfrontal dorso-latéral. Cette zone est connue pour être impliquée dans l’attention et les fonctions exécutives, qui contrôlent le comportement. Le groupe de relaxation ne présente pas ces changements.
Par ailleurs, les tests sanguins montrent une réduction du taux d’interleukine-6, un biomarqueur de l’inflammation, chez les méditants. Ces résultats confirment donc le rôle que joue la méditation pleine conscience dans la capacité du cerveau à réorganiser les réseaux neuronaux. « Nous pensons que ces changements au niveau cérébral fournissent un marqueur neurobiologique d’un meilleur contrôle exécutif et d’une meilleure résistance au stress, de telle manière que la méditation pleine conscience améliore la capacité du cerveau à nous aider à gérer ce stress », estime David Creswell.
La méditation pleine conscience semble donc faire autant de bien au corps qu’à l’esprit. Et comme le disait le célèbre violoniste et chef d’orchestre Yehudi Menuhin, « Il n’est pas nécessaire de méditer au nom de Jésus, de Bouddha ou de qui que ce soit. Il suffit de méditer, tout simplement. Méditer. » De quoi enfin tous nous motiver.